Je suis épuisé. Mais
je me sens pourtant si reposé, si serein, si bien !
Pourquoi ? Parce que
j'ai passé la nuit en méditation.
Ou plutôt j'ai passé
la nuit dans un état entre la méditation et le sommeil profond mais léger
malgré tout, une sorte d'état d'ouverture de conscience comme on pourrait dire.
J'ai fait des rêves
proches des cauchemars mais qui n'en étaient pas non plus.
Je me suis élevé
comme je ne l’avais fait depuis des lustres.
J’ai vu quelques choses
plus ou moins horribles. Et tant d’autres si belles, si éblouissantes,
magnifiques… rayonnantes de beauté, de bonté et d’Amour.
Je me suis élevé au
point de sortir de mon corps physique, au point de sortir de ce corps si lourd.
Je me suis réveillé au Monde.
J’ai alors survolé la
beauté des jardins de Sémiramis, j’ai nagé avec les dauphins, j’ai dansé avec
les Etoiles au-dessus du Taj Mahal, parlé avec les loups sacrés des Premières
Nations… Bu le Vin de la Vie dans la Coupe Sacrée.
Et je me suis éveillé
à la Lumière. Je me suis éveillé une nouvelle fois mais pour la première fois
depuis fort longtemps. Trop longtemps.
Bref ! je crois
que j'ai mal dormi. Mais peut-être assez bien médité !
Depuis longtemps déjà
j'étais dans un état d'endormissement mental qui ne me permettait plus
d'accéder à la Lumière.
Pas celle des Morts,
non… Mais la grande, la belle, la seule qui vaille la peine d’être vue : Celle
de la Vie.
Ce matin il a neigé
là où j'habite. Il a neigé de gros flocons, même.
Nous sommes
exactement le mardi 15 janvier 2013 et il est dix heures cinquante-deux. Cela
a-t-il une quelconque importance ? Je l’ignore. Je ne crois pas.
Ma nuit de méditation
m’a un peu ensuqué, je dois dire ! Mais je me sens si bien dans cet état.
Je me sens vidé, libéré d’une grande partie de mes énergies négatives. Du
moins, je le ressens ainsi.
J’ai retrouvé une
partie du lâché prise que je « possédais » il y a longtemps, si tant
est qu’on puisse posséder une notion si grande et si puissante.
Je me sens Moi. Moi
en connexion avec l’Univers, avec le Grand Tout, celui que nous avons en nous,
celui qui nous a en lui.
Je me sens Moi, enfin !
Je commence à me retrouver. Je commence à faire peau neuve comme un lézard qui dans
son infinie sagesse passe les épreuves sans broncher, sans ressentir la moindre
peine et sans plus s’attacher à son passé, à sa condition de petit être, proie
des grands prédateurs, et pourtant si grand.
La neige étalée au
sol était encore là, bien blanche, pure, neuve, il y a un moment. Maintenant,
elle aussi s’est jointe au Grand Tout. Elle est retournée à l’Univers, poursuivant
son chemin à travers le corps de Gaïa. Elle se joint à Lui pour renaître sous
une autre forme peut-être.
Elle m'a réchauffé le
cœur ; elle m'a donné ce dont j'avais besoin ce matin après une nuit quasi
entière de réflexion et de méditation.
Elle m’a permis de m’installer
dans mon canapé, mon café à la main, face à la fenêtre, et de ressentir le
bien-être de la connexion suprême en regardant un magnifique vol de sansonnets
passer comme à travers les flocons, une troupe de pies voler par-dessus mes
bambous aux frêles feuilles légèrement enneigées…
Je regardais les
nuages, ces espèces d’aérolithes gazeux, rouler lentement d’un côté sur l’autre
dans un balai gracieux.
Je me réveille ce
matin sans plus de crainte, sans plus d’angoisse, juste mon universalité en
tête. Prêt à repartir malgré un corps encore chamboulé qui a sans doute besoin
de repos.
Je remercie l'Univers
de m'avoir permis de me rouvrir.